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Page:Adolphe de Coston - Étymologies des noms de lieu de la Drôme.djvu/82

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Die, jusqu’en 1189 ; aux d’Agoult et aux évêques de Die qui l’achetèrent en 1436. De même que dans le Vercors, il y avait à Valdrome plusieurs co-seigneurs, notamment les Chevandier qui en ont pris le nom. Dans le siècle dernier cette indivision mal définie occasionna de longs procès entre l’évêque, Mgr. de Cosnac, et un des co-seigneurs, M. de Galien de Chabons. Le premier se prétendait seul seigneur de la terre de Valdrome, et il soutenait que son adversaire était seulement co-seigneur parier, c’est-à-dire n’avait qu’une juridiction particulière limitée seulement aux hommes qui relevaient de lui, tandis que l’évêque avait une juridiction universelle sur tous les habitants. Valouze, près de Nyons, a la même étymologie.

Valaurie, près de Grignan, qui a appartenu aux Adhémar de La Garde, aux Castellanne et aux d’Hugues, est appelé Vallis aurea en 1237 (Actes des Adhémar) et Vallauria en 1291. On a traduit ce nom par vallée dorée, fertile, en citant à l’appui de cette étymologie les antiquités romaines trouvées à Valaurie, et par vallée venteuse (aura, vent). Ce nom pourrait aussi être synonyme de ceux de Valloire et de Galaure, portés par deux bassins contigus et presque parallèles. La Valloire est appelée Vallis aurea en 999[1] et Val d’or dans le XVIIe siècle, à cause de la fertilité de son sol. La Galaure est désignée dans une charte de 1026 (Giraud, 2e partie, Preuves, p. 72) sous le nom de in valle Walauro, et plus tard Galaurum, Valabrum et Galabrum : on sait que le G et le V étaient souvent employés l’un pour l’autre, comme dans Guillaume et Willelm.

Il est fort possible que dans les noms de Valaurie, Valloire et Galaure le mot vallis, val, qu’on rattache au s. c. t. vil, diviser, couper d’où vilan, fossé (valla en prov.), soit combiné avec un radical qui veut dire cours d’eau, ce qui leur donnerait le sens de vallée du ruisseau ou de la rivière. On le retrouve dans beaucoup de noms de cours d’eau, tels que l’Auron ou Oron, qui arrose la Valloire, l’Ourron et l’Orion (Basses-Pyré-

  1. Charvet, Histoire de l’église de Vienne, p. 271.