Page:Adresse à tous les électeurs du Bas-Canada par un loyal canadien, 1827.djvu/21

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la dépense, sans quoi son don, sa nouvelle appropriation, deviendrait bientôt insuffisante, comme les anciennes le sont devenues, et ainsi de suite ad infinitum. Si la condition ne vous convient pas, n’acceptez pas le don ; demandez à l’Angleterre de combler le déficit comme elle le fait pour les colonies voisines ; mais ne pillez pas le revenu public, en prenant ce qui, de votre aveu, est réservé à la disposition de la législature. Si le Gouverneur avait eu la magnanimité de ne pas se payer à lui-même ses salaires, et par suite, de ne pas payer ceux de tous les autres fonctionnaires pendant une seule année, la loi n’aurait pas été violée, et vous n’écririez pas d’aussi sots sophismes que ceux que je réfute.

La comparaison de vos trois associés est juste. Si un seul voulait vendre le fonds commun sans le concours de deux autres, l’amateur ne serait pas si insensé que de faire une acquisition invalide et illégale, que de donner son argent, et aucun des trois associées ne toucherait à ce métal corrupteur. Plut à Dieu que l’administration eût les mains aussi nettes, eût été comme vos trois associés dans l’impossibilité de mésuser du fonds commun. Le Gouverneur ne nous aurait pas parlé de ce que chaque année, (en promettant de n’y pas retourner, et y retournant sans cesse,) il a pris au delà de ce que permettait la loi, sur sa responsabilité ; mot qui jusqu’à ce jour ne parait pas avoir plus de sens que celui de solvabilité ou dividende du Nord-Ouest. J’espère pourtant que, tôt ou tard, tous ces grands personnages payeront malgré eux, plus qu’ils ne voudraient.

« Si les Fonctionnaires publics dépendaient des votes annuels de l’Assemblée, elle pourrait annuellement dissoudre le gouvernement et introduire l’anarchie. »

Pauvres Fonctionnaires, quelles terreurs paniques vous hébêtent, quand vous déraisonnez ainsi. Je vous demande si la flotte et l’armée anglaises ont jamais empilé leurs armes et refusé de voler au combat par la réflexion qu’il n’y avait plus que