Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°10.pdf/31

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la dignité des poilus fait un vrai contraste avec la joie sans mesure de tous ces civils qui n’ont rien fait par comparaison.

Les conditions sont dures, moins encore qu’ils ne l’ont mérité. Ils s’en remettent à l’entente pour le ravitaillement de l’Allemagne. Il paraît que si l’envoyé civil a signé avec calme, Winterfield n’a pu retenir ses larmes. C’est bien la revanche !

Déjeuner avec Liaison et Vignes. R.-B. est au ministère, son autochir partira-t-elle ; elle devrait aller à Nancy et de là en Lorraine. Quelques potins sur les uns et les autres qui confirment presque toutes mes idées personnelles.

Mercredi 13 novembre

Déjeuner chez les Sénac ; conversation avec le Commandant ; lui aussi est navré et sa phrase résume bien nos pensées communes : « Au point de vue de l’effondrement de l’Allemagne, nous ne pouvions le rêver plus complet ; mais comme apothéose, c’est une fin de guerre ratée. » Et comme les deuils paraissent plus durs, maintenant que tout est fini.

Lettre Julie ; il est probable que toutes les A. C. A. seront dissoutes tout de suite, et que l’on gardera seulement quelques équipes chirurgicales. Que ferons-nous et où irons-nous ? Puis quel chagrin que toutes ces séparations.