Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°3.pdf/39

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sors cependant pour aller avec Julie et Renée chez le pauvre Capitaine de B. qui a une crise de rhumatismes dans les reins et qui nous réclame. Nous nous installons auprès de son lit à prendre le thé avec M. Th. qui le soigne, mais ne peut l’égayer tant il rage d’être immobilisé. Pendant que nous sommes là, un capitaine d’état major vient le voir et nous apprend la reprise de Steinbach que nous avions pris la veille et perdu la nuit par une contre attaque des Allemands. Nous tenons enfin cette fameuse cote 425 d’où l’on domine Cernay qui ne pourra plus résister longtemps. Mais il y a eu beaucoup de pertes dont 400 prisonniers malheureusement. Pourvu qu’ils ne soient pas massacrés ; je viens de lire un extrait d’article de la Revue des deux Mondes où il y a des détails effroyables.

Arrivée de malades et de blessés.

Mardi 5 janvier

Mon rhume bat son plein ; cela devient un record, et je suis seule pour tout le service ; Renée est à l’hôpital civil et Mlles Roch et Pichot souffrantes dans leurs lits. C’est un vrai tour de force d’arriver à tout.

Arrivée inopinée de Mme V. rappelée par ordre supérieur. Elle est navrée de tout ce que l’on