Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°3.pdf/38

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chagrin.

Visite de M. Béha, retour de Thann ; une partie de Steinbach a été pris à la baïonnette par les Alpins, qui exaspérés de la déloyauté de leurs ennemis qui les fusillent après avoir feint de se rendre, ont tout embroché sur leur passage.

Mon rhume augmente, je me couche avant dîner, ce qui me fait échapper à l’invasion.

Dimanche 3 janvier

Je suis si fatiguée que je vais seulement à la messe de 9 h. ½.

Arrivée de Mlle Pichot ; elle parle peu, mais paraît agréable ; espérons que nous nous entendrons bien et que notre bonne intimité ne sera pas détruite par sa venue.

Lundi 4 janvier

J’ai une lettre de Paul apportée par le ravitaillement ; il est à Aspach, dans les tranchées tout près des Allemands, ce qui ne l’empêche pas d’aller bien. Je donne vite une lettre pour lui à cet amour de chasseur qui va devenir mon meilleur ami.

Pagnier quitte l’ambulance de Morschwiller[1] pour affaire de femmes, paraît-il ; c’est vraiment dommage qu’un homme de sa valeur ne puisse se tenir correctement.

Mon rhume continue à augmenter ; je

  1. Nom germanophone de Morvillars. NdÉ.