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Je lui donne une lettre pour Mme Béha.

Dimanche 2 avril

Messe à la paroisse pour l’enterrement de mon malade et de celui de Julie.

Pansements toute la matinée. Nous conduisons tous Christine au train ; son départ nous attriste un peu ; c’est une tranche de vie terminée.

Mme Lt. dîne avec nous.

Lundi 3 avril

À 5 heures du matin, canonnade, mitrailleuses ; ce sont des avions boches ; je me lève pour tâcher de les voir, mais sans succès, aussi je me recouche vivement. Quelques minutes après, une bombe tombe à quelques mètres de nous, à la grille du Casino. Pendant les deux ou trois secondes de sa chute, j’ai eu l’impression qu’elle tombait sur notre tête. L’explosion a été formidable, mes vitres sont tombées en morceaux, pendant quelques minutes c’était une vraie pluie de verre cassé partout. Il n’y a eu heureusement aucune victime, mais le petit kiosque du Casino n’existe plus, le réfectoire des étudiants est très abîmé et il ne reste plus un carreau au casino.

Après déjeuner, je pars en promenade avec M.  et Mme Lt. et Hallopeau. Nous allons en pleine montagne, à travers