Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°1.pdf/3

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Nous passons 2 heures rue François Ier à attendre que toute la paperasserie, comptes, etc. soient terminés. Adieux à Mme d’Haussonville[1], départ à 4 heures, conduites à la gare de l’est dans l’auto de M. d’Hautpoul.

Parcours triomphal, ovations sur les grands boulevards et devant la gare. Nous apprenons que le train de Belfort ne partira qu’à 9 h. du soir ; impossible de quitter la gare, il n’y a aucun moyen de locomotion ; nous nous installons dans une salle d’attente et passons le temps comme nous pouvons jusqu’à 6 heures. Chacune fait sa correspondance ; j’écris à Renée, Fernand, Louis, Cécile et ma tante Bonvallet. Nous lisons les journaux : « violation du territoire, attaque d’un poste de douaniers à Petit-Croix ».

6 h. ½. Nous allons dîner chez Duval, on nous fait fête sur la place, cela devient gênant !

8 heures. Installation dans le train ; les femmes de France[2] nous ont chipé notre wagon ; réclamations ; un grand chef intervient ; nous nous casons dans un compartiment de 1re  ; il est au complet.

Mme de Marthille — inf. major

Mme des Lonchamps

Mme de Nanteuil

Mme Zeller

Mme Renault

Mlle de Lareinty de Tholozan

Moi.

Mauvaise nuit, on dort mal ou pas du tout, et le train est d’une lenteur désespérante.

  1. Mme D’Haussonville est la présidente du Comité des Dames de la Société de Secours aux blessés militaires, société à laquelle appartient Adrienne Durville. Voir l’article de wikipedia à ce sujet. NdÉ.
  2. L’Union des Femmes de France voit le jour en 1881, issue d’une scission avec l’Association des Dames françaises (1879), elle-même issue d’une scission de la Croix Rouge Française. Voir l’article de wikipedia à ce sujet. NdÉ.