Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°1.pdf/6

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

déjeuner.

Mme de Marthille nous annonce qu’elle a déniché nos ambulances ; il y en a 4 et nous serons forcées de nous séparer. Mme de M., Mme Z. et Alyette de Lareinty restent à la principale. Mme des L. et moi allons à une autre organisée dans le lycée de filles, Mme de N. va dans un couvent et Mme R. dans un magasin « le Bon Marché ».

2 heures, visite au médecin principal civil et aux différentes ambulances. C’est la mienne la mieux, il y a un commencement d’organisation fait très intelligemment par la directrice du lycée, mais c’est bien peu et presque tout est à faire.

7 heures. Notre dernier dîner à l’hôtel ; cette fois, c’est le général gouverneur de Belfort qui vient se présenter à Mme de M.. Devant un tel personnage, nous nous levons ahuries. Depuis Paris, nous vivons au milieu d’acclamations et de déférence ; cela n’a rien de désagréable. Le préfet lui-même est aux petits soins et se charge de nous apprendre les nouvelles.

Ce soir, c’est l’assassinat par les Allemands de Samain, le directeur du souvenir français en Lorraine[1], et d’un curé belge.

  1. Il s’agit d’un bobard diffusé par certains journaux français, cf. par exemple on a fusillé le président du souvenir français ; NdÉ.