Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°1.pdf/8

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l’Alsace. Il n’a rien vu, mais raconte qu’il a atterri ces jours derniers à Mulhouse et qu’il a été sur le point d’être fait prisonnier ; on a tiré sur lui 3 coups de canon et plus de 1 500 coups de fusil ; il s’en est tiré sans autre mal que 3 balles dans son appareil.

Nous repartons, croyant aller au Lion, mais notre chauffeur nous emmène à une vitesse folle sur la route conduisant à la frontière, nous traversons les troupes échelonnées sur la route, il a fallu arrêter notre chauffeur absolument emballé et qui nous voyait déjà à Altkirch ! Nous avons enfin rebroussé chemin à Roppe et sommes revenues par une autre route.

Le lion est admirable, en granit rouge, accoté à la Citadelle ; il a un air de force victorieuse, absolument impressionnant ; celui de Paris n’en donne aucune impression ; comme disait notre chauffeur : les Allemands voudraient bien l’avoir, mais ils ne l’auront pas.

Jeudi 6 août

Nous continuons à organiser notre hôpital ; nous serons très bien et la directrice Mlle Roch, bien matée le premier jour par Mme de M.