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Mardi 4 février

Travail assez intense toute la matinée ; Sabathier reçoit son ordre de départ pour Lyon, je lui donne une lettre pour Laroyenne et Renée une pour Piéry.

Je vais voir Monsieur Dubourdieu que je trouve d’autant plus mal qu’il me dit aller mieux.

Sabathier vient goûter avec nous pour la dernière fois.

Mlle de Boisgillet vient nous chercher, le pauvre M. D. vient de mourir et sachant l’amitié que j’ai pour lui, elle vient me demander si je veux le revoir. Renée et moi y allons tout de suite ; c’est un vrai chagrin que nous ressentons devant cet homme si charmant et qui a toujours été pour moi un chef si agréable et si sympathique. Qui m’aurait dit à Morvillars que j’aiderais un jour à son ensevelissement. Sa femme est arrivée une heure avant sa mort, mais elle n’est plus là. Renée et moi conduisons le triste brancard au dépôt mortuaire ; tout l’hôpital est consterné ; dans ces quelques jours de maladie, il avait conquis l’admiration et l’amitié de tous ceux qui l’ont approché. Quel chagrin vont avoir tous ceux de l’autochir.

Je me sens tout à fait à bout, et