Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°2.pdf/5

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reste jusqu’à midi à bavarder après avoir visité la maison. Quel homme intelligent et quel saint prêtre. Nous causons de toutes sortes de choses. Il nous raconte la surprise d’un officier allemand soigné à l’hopital militaire et convalescent, de voir les troupes de la garnison si tranquilles ; il croyait que la paix était faite et Belfort investi. On l’a détrompé, on lui a donné les journaux parlant de notre victoire et de leur déroute, on lui a dit que les Anglais se battaient avec nous, chose qu’il ignorait. Il n’est pas encore revenu de son ahurissement.

2 heures. Mme de Marthille vient nous voir avec Alyette ; elle est, par hasard, de très bonne humeur et d’une amabilité charmante. Pour l’instant, on ne ferme aucune ambulance ; nous sommes donc tranquilles de ce côté.

Je vais reporter le Temps à Mme Obrecht ; elle me donne le suivant que son fils n’a pas eu le temps de nous apporter, et des poires superbes dont je bourre mes poches.

6 heures. Salut ; l’abbé M. me dit que deux des officiers que j’ai veillés l’autre nuit sont bien mal ; c’est Mme de N. qui veille