Aucune nouvelle officielle.
Reçu une lettre de la petite Renée qui m’annonce la blessure de Paul ; ce n’est pas grave et elle croit qu’il sera remis dans trois semaines ; ce brave Paul a continué à commander pendant 1 h. ½ après avoir été blessé. Elle m’apprend de tristes choses : d’abord les graves blessures de son beau-frère, puis la mort de presque tous les officiers du 11e : Fockedey, Rousse, Larchey ; le commandant Augé et Sabardan sont épargnés, jusqu’à quand ![1] Cette nouvelle m’impressionne, je revois encore ces deux capitaines si sympathiques, et me recevant à Annecy si aimablement. Quelle douleur pour leurs femmes, et comme je voudrais pouvoir leur dire toute ma sympathie.
Lettre de ma tante Bonvallet ; ils sont tous à Chateaubriant après avoir passé par Londres. Elle espère pouvoir rentrer bientôt à Dieppe.
Mme de M. vient me dire de veiller ce soir à l’hopital. J’accepte d’abord, puis comme je suis assez mal en train, Mme des L. a la gentillesse de me remplacer ; je prendrai son tour demain ou après.
Toujours rien comme nouvelles, on attend le résultat de la Grande bataille.
- ↑ D’après l’historique du 11e bataillon de chasseurs alpins, le capitaine Maurice Larchey (5e compagnie) est tué le 20 août à Charbonnières ; le capitaine André-Alphonse Fockedey (1re compagnie) est tué dans des bombardements le 29 août à Nompatelize ; le commandant Augerd dirige le bataillon ; le lieutenant Sabardan s’occupe de la section de mitrailleuses ; Rousse n’a pas été identifié. NdÉ.