Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°3.pdf/14

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plus mal, chez Dollfuss, à Châteaudun, au Lycée, tandis que les Croix-Rouges, ou Femmes de France, n’en ont pas encore.

Des bruits contradictoires courent sur la prise de Cernay, Altkirch, etc. ; cela nous est pourtant confirmé ce soir par le lt W..

On se bat en ce moment, j’entends le bruit sourd des grosses pièces d’artillerie lourde.

Depuis 7 heures du soir, cela n’arrête pas ; penser que des Français tombent par centaines et que nous ne pouvons rien pour eux. Le son vient de la direction d’Altkirch, juste en face de nous. Quel va être le résultat de ce combat : les détails et les renseignements sont bien difficiles à obtenir en ce moment.

Beaupré est venu nous dire adieu ; il part demain matin. Je lui ai prédit qu’il nous reviendrait tout galonné et avec une médaille. C’est un brave et il a son frère à venger ; il en tuera le plus possible.

Lettre à Auguste pour le Crédit Lyonnais, j’envoie à ses enfants une carte mal dessinée mais assez amusante ; le Lion tenant la clef de la France avec la légende : « on ne passe pas », c’est tout à fait la réalité, impossible d’entrer par ici, Belfort a fait bonne garde !