Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°3.pdf/63

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voyage sans être bien en règle. À la gare de Belfort, je trouve tout mon monde qui me fait fête et m’accueille avec beaucoup d’amitié, goûter plantureux en mon honneur ; je leur raconte les quelques nouvelles que je sais, et j’apprends que Renée et Julie sont allées dimanche à St  Amarin pour la décoration de M. Béha. Je suis navrée d’avoir manqué cela, il m’aurait été si facile de retarder mon voyage de deux jours. La cérémonie a été très émouvante, paraît-il et le retour plein d’aventures ; une panne a immobilisé l’auto de Julie sur une route qu’éclairait le projecteur de Mulhouse et elle aurait pu recevoir un obus ; quant à l’auto de Renée, elle a roulé dans un fossé avec tous ses voyageurs qui n’ont rien eu, heureusement. Dire que j’aurais pu être là, ce n’est vraiment pas de veine.

Après le thé, je fais le tour des salles ; beaucoup de malades sont partis, beaucoup d’arrivés, les anciens me font un accueil touchant et je fais vite connaissance avec les nouveaux. Il en arrive encore le soir, la maison est presque pleine.

Jeudi 11 février

Soins toute la journée.

Un avion allemand vient et jette quelques