Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°3.pdf/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

2 heures ; il vient faire une conférence et reviendra prendre le thé avec nous.

Goûter très gai ; cri du cœur de M. de B. : « Que cela fait donc plaisir de voir des femmes ! ». Nous lui promettons d’aller à la Chapelle un de ses jours lui rendre sa visite. Aucune nouvelle militaire ; nous apprenons seulement qu’un Zeppelin venait sur Belfort vendredi dernier, mais que nos avions l’ont arrêté en route et forcé à rebrousser chemin.

Lundi 15 février

Encore une visite d’avion ; il en vient à chaque instant et l’on n’y fait plus attention.

Lettre de Paul ; son nouveau bataillon lui fait bonne impression, mais il est à réorganiser tant les pertes ont été terribles récemment. J’espère qu’il n’a pas écrit cela à ses parents. Il est bien exposé maintenant, le pauvre petit, que Dieu nous le garde.

Soins toute la journée ; le soir arrivée de malades, je ne sais plus où les mettre et suis forcée de dédoubler des lits pour mettre des matelas par terre ; les lits que l’on nous a enlevés nous manquent bien. Dans le nombre il y a un typhique et un pneumonique qui paraissent sérieusement pris ; de plus, Dumont nous commence une angine phlegmoneuse ; cela promet de l’agrément. Nuit de veille.