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Mardi 16 février

Journée de bousculade, impossible de s’arrêter une seconde ; je n’ai pas eu encore autant de mal depuis 6 mois. Il faut soigner 73 malades, surveiller tout et préparer le départ du lendemain.

Nous courons déjeuner chez Julie ; de là, je vais au cours avec elle, puis voir Desnoyers que Bousquet fait évacuer à l’arrière. Le soir, le typhique nous fait un saignement de nez terrible ; pendant que je le soigne avec Mlle P., on vient nous prévenir que Dumont a presque une crise de nerfs à force de souffrance.

Jusqu’à onze heures du soir, nous le soignons. Je finis par me coucher en laissant à Mlle P. une veille pénible en perspective.

Et dire que c’est le mardi gras !

Mercredi 17 février

Messe à 6 heures ; que se passera-t-il d’ici Pâques.

Soins, toilette, départ de 33 malades évacués sur l’arrière ; c’est ahurissant. Quand ils sont partis, on s’occupe des restants ; le typhique va à Rethenans, Kuck part pour Morvillars, on commence à respirer.

L’après-midi, je fais tout réorganiser et remettre nos lits comme ils étaient ; il faudra absolument en trouver quelques autres