Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°8.pdf/42

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injuste et déplacée ; il doit la regretter plus tard car il est aussi aimable que possible après et fait presque des excuses.

Dimanche 8 avril

Pâques ! Messe dans la chapelle attenant à la morgue, on en dit tout autour de la pièce sur des petites planchettes, par terre, du sable ; c’est bien la guerre ; la pièce de marine continue à tonner.

Arrivée de 5 nouvelles infirmières Mmes Montozon-Brachet, Sculfort, Mlles Ginière, Thurnyssen et Fouilhoux, toutes inconnues ; elles arrivent à temps, nous avons chacune deux baraques et tout va de travers. Visite du colonel S..

Lundi 9 avril

Toujours le canon, et comment ? Un travail effroyable et une désorganisation qui devient criminelle avec le temps et l’arrivée des blessés. Les chirurgiens sont débordés, on parle de l’arrivée d’une nouvelle auto-chir. Si c’était la 11.

Au milieu de la journée, accident ; je tombe sur un caillebotis de si vilaine façon que je me fends la lèvre. Il faut me couper le lambeau qui pend et c’est M. Abrant qui se charge de cette opération. Il est fort aimable et veut décidément me faire oublier sa sortie du premier jour.