Page:Affaire des déportés de la Martinique, 1824.djvu/45

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de leur attachement sans bornes au digne et respectable représentant de S. M. sous le gouvernement duquel ils ont le bonheur de vivre.

« Ils croient de leur devoir de saisir l’occasion où des bruits de guerre semblent prendre consistance, pour exprimer les sentimens dont ils sont animés pour la défense de la colonie ; si l’ennemi osait y mettre un pied hostile, leur dévoûment, en cette circonstance, n’en est pas moins pour V. Ex., et quels que soient d’ailleurs les événemens, V. Ex. peut compter et se reposer sur le zèle, la loyauté et le courage de cette grande partie de la colonie, qui se fera toujours un devoir de défendre les intérêts de S. M., comme de soutenir de toutes leurs forces son représentant dans la colonie[1].

« Les hommes de couleur de la Martinique, dévoués au gouvernement français, et constamment dirigés par l’honneur, demeureront toujours fermes et inébranlables dans ces résolutions ; heureux pour eux, M. le gouverneur, si vous daignez les faire connaître à S. Ex. le ministre de la marine, pour les porter au pied du trône. Ils acquerront, par ce bienfait, un nouvel espoir que leur démarche près de vous n’a pas été vaine.

« Se référant à tout ce qu’ils ont fait relativement à leur état politique, ils viennent renouveler leurs sollicitations avec la confiance que la comparaison faite par V. Ex. de leur dévoûment et de leur fidélité, à l’état d’abjection dans lequel ils gémissent, sera un puissant moyen de parvenir à l’amélioration qu’ils attendent de la justice de la métropole.

« Pleins de ce doux espoir, ils vous prient, M. le

  1. Allusion aux mouvemens séditieux de ceux qui se permettent de déporter les gouverneurs, ou qui menacent de prendre les armes, pour s’opposer à toute amélioration.