où il demeura sans secours ; il s’est donné la mort. M. J. Baptiste de la paroisse du Lamentin fut arrêté et conduit dans les prisons du Fort-Royal ; il était dangereusement malade ; il a succombé peu de jours après son arrestation. Joseph Abraham est mort dans la traversée de France.
MM. Hippolyte Zenne et Joseph Millet, malgré leur âge et leurs infirmités, ont été maltraités.
Dans la paroisse du Carbet, un propriétaire, le sieur Precop, âgé de 62 ans, chargé de 12 enfans, avait, dans l’insurrection du Carbet, rendu des services signalés, il y avait à peine deux ans. La reconnaissance n’est pas la vertu des créoles. Soupçonné mal à propos d’avoir chez lui un dépôt d’armes, lui qui ne s’en servait que pour protéger la vie des blancs, il est arrêté ; et quoiqu’on n’ait rien découvert, il est déporté de la colonie ; ses trois jeunes fils, qui doivent le remplacer, sont également déportés ; voilà donc en un instant, une intéressante famille livrée à la misère et au désespoir. L’un de ces fils laissait aussi une jeune épouse et des enfans.
On assure qu’en plein jour, dans la ville de Saint-Pierre, un créole se permit de décharger son pistolet sur un homme de couleur avec lequel il n’était pas en discussion.
Dans la paroisse de la Rivière-Salée, un homme de couleur, pour avoir donné la main et dit bonjour à un de ses amis arrêté, fut, sans autre explication, arrêté lui-même, et conduit dans la même prison.
Tandis que ceux qu’on accusait de conspirer se laissaient ainsi maltraiter, arrêter, jeter dans les fers, ou déporter, les créoles, ces hommes soumis aux lois, ces amis de l’ordre et de la justice, formaient des assemblées séditieuses sur convocations, dans toutes les paroisses, et usurpant des fonctions qui ne leur appartenaient pas, et qui, dans la mère-patrie, les auraient exposés à toute la sévérité des lois, ils parcouraient les campagnes armés, arrêtaient, de leur