Page:Affaire des déportés de la Martinique, 1824.djvu/72

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CONCLUSION.

Nous ne discuterons pas ici la légalité de l’ordre de déportation ; cette tâche a été confiée à de plus habiles mains ; et c’est dans la consultation délibérée pour les supplians, qu’il faut chercher la preuve de l’illégitimité de la détention qui en est la suite, et qui dure encore. Cette illégalité une fois reconnue, ce serait faire injure au gouvernement de V. M., de mettre en doute que l’injustice doive être réparée.


Sans doute le gouvernement n’a pas l’intention de retenir dans une prison perpétuelle, en vertu d’un acte extrajudiciaire, d’une véritable lettre de cachet, des hommes qui n’ont en rien offensé les lois de leur pays, et qui ne sont convaincus d’aucun crime ou délit. En France, nul ne peut être détenu sous la surveillance de la haute police sans jugement. La déportation aux colonies françaises du Sénégal ou

    ciaire, nous ne nous permettrions pas d’intercéder autrement que pour la grâce, en attestant que nous connaissons nos correspondans pour des hommes probes et industrieux, amis de l’ordre et de la paix ; mais la mesure dont il s’agit n’étant qu’une mesure provisoire, arrachée sans doute par les alarmes de quelques blancs, à S. Exc. le gouverneur, et ayant besoin, pour devenir définitive, d’être approuvée par S. M. et d’être légalisée, nous venons supplier V. Exc. de mettre sous les yeux de S. M., et d’agréer elle-même l’expression de nos craintes et la gravité des pertes qu’elle nous fait supporter.

    Nous sommes, etc., signé Torigny et Purpin, rue des Mauvaises-Paroles ; n. 17. — Primois et Saint-Évron, rue des Deux-Boules, n. 2. — A. Lanavil neveu, et compagnie, rue Notre-Dame des Victoires, n. 24. — Legros, rue des Mauvaises-Paroles, n. 19 ; — Tregent, rue des Déchargeurs, n. 8 ; — Schlumberger, Grosjean et compagnie, rue des Jeûneurs, n. 8. — Pour M. Clerc-Neveu, Duhamel, rue de la Feuillade, n. 2 ; — Terwangue-Paimous et compagnie, rue Neuve des Petits-Champs, n. 35 ; — J. R. Poupart de Ruistein et compagnie ; — Gros, Davillier, Odier et compagnie, boulevard Poissonnière, n. 15 ; — Hippolyte Gavoty, rue des Bourdonnais, n. 8 ; — Burtin, par procuration de M. Garellon-Rouly. (Tous correspondans de Mont-Louis Thébia et Ériché).