Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/101

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férieur du Grindelwald. Lorsque le fond de la vallée est raboteux et l’inclinaison faible, les crevasses se confondent et la surface du glacier prend un aspect plus ou moins chaotique, mais il en résulte rarement des aiguilles.

Les aiguilles sont en général d’autant plus hardies qu’elles sont plus rapprochées de l’extrémité des glaciers. C’est ici en particulier qu’elles affectent ces formes si bizarres dans lesquelles l’imagination des voyageurs se plaît à reconnaître toutes sortes de figures et de costumes. Tout le monde a admiré sous ce rapport les aiguilles du glacier des Bossons et de la Mer de glace, au dessus du Montanvert. Celles du glacier de Zermatt, quoique très-hardies, sont plus uniformes (voy. Pl. 6 et 7).

Les deux glaciers de l’Aar, dont la pente est très-douce, le grand glacier de Zmutt, dans la vallée de St-Nicolas, et beaucoup d’autres ne présentent point d’aiguilles dans tout leur cours[1]. D’autres, dont le lit est très-escarpé, en sont hérissés dans presque toute leur longueur. Le glacier de Viesch, représenté Pl. 9 et 10, nous en offre un exemple des plus frappans, quoique ses aiguilles ne soient pas aussi variées que celles de la mer de glace du Montanvert et d’autres glaciers.

  1. C’est donc à tort que M. Godeffroy envisage l’aspect chaotique de certains glaciers, comme un caractère habituel de leur extrémité inférieure. Godeffroy, Notice,  etc.