elles sont couvertes. Cette tendance est à ses yeux une conséquence de la forme même des vallées dont le fond est plus excavé que les bords. « La preuve de cette vérité, » dit-il[1], « c’est que vers la fin de l’été on voit en bien des endroits, surtout dans les vallées les plus larges, des vides considérables entre le pied de la montagne et le bord du glacier ; et ces vides proviennent, non seulement de la fonte des glaces latérales, mais encore de ce qu’elles se sont écartées en descendant vers le milieu de la vallée. Pendant le cours de l’hiver suivant ces vides se remplissent de neiges ; ces neiges s’imbibent d’eau, se convertissent en glace. Les bords de ces nouvelles glaces les plus voisines de la montagne se couvrent de nouveaux débris ; ces lignes couvertes s’avancent à leur tour vers le milieu du glacier ; et c’est ainsi que se forment ces bancs parallèles qui se meuvent obliquement d’un mouvement composé, résultant de la pente du sol vers le milieu de la vallée et de la pente de cette même vallée vers le bas de la montagne. »
Cette manière d’expliquer les moraines médianes, quoique très-ingénieuse, est complètement erronée, comme on va le voir, ce qui ne l’a pas empêché de réunir les suffrages de tous les météorologistes. En admettant que les glaces se portent continuellement
- ↑ Voyage dans les Alpes, Tom. I, p. 382.