Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/17

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glaciers, il les cherche dans les effets du soleil, des pluies, des vents chauds, et dans l’évaporation de la surface ; mais la chaleur souterraine est, selon lui, l’agent le plus efficace dans la fonte des glaciers ; il lui attribue aussi la formation des courans d’eau qui existent sous les glaces. Il prétend que la chaleur souterraine amincit les couches inférieures des neiges, dont il attribue la stratification à des alternances annuelles. Il suppose en outre que la pesanteur des glaciers les entraîne avec une rapidité plus ou moins grande dans les basses vallées, où la chaleur de l’été est assez forte pour les fondre ; il va même jusqu’à affirmer que « ces masses glacées, entraînées par la pente du fond sur lequel elles reposent, dégagées par les eaux de la liaison qu’elles pourraient contracter avec ce même fond, soulevées même quelquefois par ces eaux, doivent peu-à-peu glisser et descendre en suivant la pente des vallées et des croupes qu’elles couvrent. » Nous verrons que les faits ne confirment aucunement cette explication du mouvement progressif des glaciers et que sur ce point, comme sur plusieurs autres, il faut en revenir à l’opinion de Scheuchzer.

De Saussure est encore le premier qui ait suivi avec attention les moraines et qui se soit occupé de leur formation, de l’arrangement et de la forme des roches qui les composent, ainsi que de leur marche ; mais il n’a bien compris que les moraines latérales :