Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/175

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rellement dans le sens de la pente, qui est le seul côté qui lui offre une libre issue et vers lequel elle doit déjà tendre en vertu de la loi de gravitation. La couche superficielle doit en outre se mouvoir d’autant plus vite, qu’indépendamment du mouvement qui lui est propre, elle se meut de toute la vitesse des couches inférieures ; si bien qu’en supposant la couche inférieure du glacier mue d’une vitesse 1, la couche moyenne d’une vitesse 2, et la couche superficielle d’une vitesse 3, la vitesse active de la couche moyenne ne sera pas seulement 2, mais 2+1 et la vitesse de la couche superficielle 3+2+1 ; c’est-à-dire qu’elle sera double de ce qu’elle serait si elle n’était point activée par la vitesse propre des couches inférieures. Il est un fait qui démontre de la manière la plus évidente cette inégalité de vitesse dans la marche des différentes couches du glacier, et qui a déjà été signalé par M. Hugi ; ce sont les cascades qui tombent dans l’intérieur des glaciers. Les parois des couloirs auxquels ces cascades donnent lieu sont d’abord verticales ; mais peu à peu la couche supérieure commence à faire saillie et surplombe l’ouverture ; la seconde couche s’avance sur la troisième et ainsi de suite, de manière que les parois des couloirs finissent par imiter la forme d’un escalier renversé. Je renvoie pour l’intelligence de ce fait à la figure que M. Hugi en a donnée dans son Voyage dans les Alpes, Pl. 3, figure supérieure.

En parlant des moraines et des crevasses, j’ai déjà