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l’eau infiltrée dans la masse du glacier est l’agent de son mouvement, qui, agissant comme un coin, tend continuellement à le dilater et à le faire descendre dans le sens de sa plus grande pente, en même temps qu’il peut aussi le gonfler.

La masse même du glacier qui, à son extrémité inférieure, se ramollit ou du moins se désagrège jusqu’à une profondeur de un à plusieurs pieds, partout où la surface n’est pas recouverte de débris de rocher, se congèle de nouveau pendant la nuit et redevient tout-à-fait rigide, en même temps qu’elle se dilate dans tous les sens. Cette dilatation est, comme nous l’avons vu plus haut, d’autant plus considérable que l’effet de la chaleur du jour avait désagrégé la glace à de plus grandes profondeurs, et facilité l’infiltration d’un plus grand volume d’eau dans les fissures capillaires et dans les crevasses. La facilité avec laquelle la glace nouvelle qui se forme toutes les nuits se fond plus ou moins complètement pendant le jour, contribue à l’agrandissement des fissures et de tous les interstices du glacier dans lesquels l’eau peut s’infiltrer ; mais de ce que cette glace est moins persistante que celle du glacier proprement dit, on ne saurait en conclure qu’elle ne tend pas aussi bien à dilater le glacier que celle qui persiste plus long-temps, ni que ce n’est pas sa formation continuelle qui est la cause principale du mouvement progressif de toute la masse.

C’est à l’effet de ces alter-