Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

M. de Charpentier, après avoir long-temps repoussé les idées de son ami M. Venetz, examina aussi les faits sur lesquels elles sont basées ; et non seulement il en reconnut la parfaite exactitude, mais ce fut encore lui qui proclama le premier les nouvelles idées de M. Venetz et qui en devint l’avocat le plus zélé. Cependant M. de Charpentier ne se borna pas à développer et à interpréter la nouvelle théorie valaisanne ; il l’étaya de nouvelles observations et de nouveaux faits ; et l’examen des roches polies qu’il a surtout poursuivies, devint une nouvelle preuve de la vérité des conclusions que M. Venetz avait tirées de ses propres observations. Partant de là, M. de Charpentier supposa que les glaciers pouvaient bien s’être étendus jadis jusqu’au Jura et y avoir transporté les blocs erratiques épars sur ses flancs. Cette théorie est développée dans une notice insérée dans le 8e  vol. des Annales des Mines et dans le 1er  vol. de Fröbel et Heer, Mittheilungen aus dem Gebiet der theoretischen Erdkunde. M. de Charpentier ajouta aussi des renseignements curieux sur les petits lacs qui se forment souvent aux bords ou à l’extrémité des glaciers et sur les phénomènes particuliers auxquels ils donnent lieu.

Je ne parlerai pas ici des autres hypothèses qui ont été émises pour expliquer le transport des blocs erratiques ; il sera temps de les analyser lorsque j’aborderai ce chapitre à la fin de mon ouvrage. Je