ment fort bien que ce phénomène de retrait n’est autre chose que le résultat d’une dissolution accélérée de la partie inférieure opérée par la fonte et l’évaporation. Mais un sujet sur lequel il règne réellement des erreurs parmi eux, c’est celui de la progression des glaciers. Ils s’imaginent généralement que les glaciers glissent sur leur fond, et il n’est pas rare de leur entendre raconter des histoires très-extraordinaires sur la vitesse avec laquelle les glaciers cheminent, et sur les bonds qu’ils leur supposent. Comme ce sujet m’intéressait à un haut degré, je m’en suis informé dans beaucoup de villages et de mayens[1], sans jamais avoir rencontré un seul vieillard qui ait pu me dire qu’il avait été lui-même témoin du phénomène. C’était toujours ou son père, ou son frère, ou son aïeul qui le lui avait raconté.
Les oscillations des glaciers ont de tout temps fixé l’attention des naturalistes, parce qu’elles se rattachent d’une manière directe à la question générale de la température du globe. Nous avons vu, plus haut, Chap. 1, pag. 4, que déjà Scheuchzer les avait représentées comme l’un des phénomènes les plus remarquables des glaciers, en citant comme preuve le fait de la chapelle de Sainte-Pétronille, qui fut envahie par la glace.
- ↑ C’est le nom qu’on donne en Valais aux chalets dans lesquels les paysans passent l’été avec toute leur famille.