Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/235

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Mais cette question si importante est devenue réellement scientifique depuis que M. Venetz en a fait l’objet de son célèbre mémoire sur les variations de la température dans les Alpes de la Suisse[1]. L’auteur ne s’est pas seulement borné à signaler certains accidens du sol qui témoignent d’une plus grande extension des glaciers, tels que les moraines situées à des distances plus ou moins considérables de l’extrémité actuelle des glaciers ; il a aussi consulté les anciens registres des paroisses et des communes du Valais, il en a extrait des preuves irrécusables en faveur d’une extension moins considérable de ces mêmes glaciers, à une époque plus récente. Enfin ses nombreuses courses dans toutes les parties des Alpes du Valais lui ont fourni une foule de renseignemens précieux sur les rapports divers des glaciers avec le sol et les lieux environnans. Aussi, ce qui donne à l’ouvrage de M. Venetz une valeur toute spéciale, c’est qu’il est écrit en quelque sorte sur les lieux mêmes où se manifestent ces oscillations. L’auteur a fait preuve d’un rare discernement dans le choix des faits qu’il signale à l’attention publique ; ce qui est d’autant plus difficile, qu’il arrive souvent que certaines localités changent complètement d’aspect sous l’influence de la main de l’homme, sans qu’il soit nécessaire de recourir à des

  1. Denkschriften der allg. schweizerischen Gesellschaft, Erster Band, Zweite Abteilung. Zurich, 1833.