Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/247

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par M. Arago[1], sur une série de faits concluans, savoir, que la température moyenne de la surface du globe n’a pas changé d’une manière appréciable dans les temps historiques. Il faut donc attribuer à des influences locales les changemens si fréquens, mais circonscrits dans des limites assez étroites, que nous offrent les glaciers dans leur extension. Mais s’il n’y a pas eu de changemens appréciables dans la température du globe pendant les temps historiques, il n’en est pas moins vrai que des oscillations locales très-considérables, et qui ont pu avoir une influence très-étendue sur le climat de certaines localités, se sont fait sentir à différentes reprises. On connaît des faits assez nombreux qui indiquent des changemens semblables dans une foule de localités, et qui sont dus à d’autres causes que les glaciers. Tels sont les effets du déboisement dans le nord de l’Amérique et dans certaines contrées de la France, qui se trouvent énumérées dans le mémoire remarquable de M. Arago, sur l’état thermométrique du globe terrestre. L’extension des glaces a produit des changemens plus notables encore dans d’autres contrées. L’envahissement du Groenland par les glaces, au quinzième siècle, est un fait trop bien établi pour qu’il puisse être révoqué en doute. Il faut donc admettre que, malgré la fixité de la température du globe en général,

  1. Annuaire du Bureau des longitudes pour l’an 1834.