du glacier des Bois, et sur laquelle Saussure a déjà appelé l’attention comme sur un phénomène très-extraordinaire.
Les traces de moraines longitudinales sont moins fréquentes, moins distinctes, et plus difficiles à poursuivre, parce que, désignant les niveaux auxquels les bords des glaciers se sont élevés, à différentes époques, c’est ordinairement au-dessus des sentiers qui longent les parois escarpées des vallées qu’il faut les chercher, à des hauteurs où il n’est pas toujours possible de cheminer dans le sens de la vallée. Souvent aussi les parois de la vallée qui ont encaissé le glacier sont tellement escarpées, qu’il n’y a que par-ci par-là quelques blocs qui ont pu rester en place. Elles sont cependant très-distinctes dans la partie inférieure de la vallée du Rhône, entre Martigny et le lac de Genève, où l’on en observe plusieurs rangées parallèles les unes au-dessus des autres, à des niveaux de 1 000, 1 200 et même 1 500 pieds au-dessus du Rhône. C’est entre Saint-Maurice et la cascade de Pissevache, près du hameau de Chaux-Fleurie, qu’elles sont le plus accessibles ; ici les parois de la vallée présentent de petits gradins, à différens niveaux, sur lesquels les moraines se sont conservées. Elles sont également très-distinctes au-dessus des bains de Lavey et au-dessus du village de Monthey, à l’entrée du Val d’Illiers, où les flancs de la vallée sont moins inclinés que dans beaucoup d’autres localités.