Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/262

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sous du glacier du Rhône, on observe aussi des roches polies ; elles sont particulièrement distinctes à quelque distance du glacier, et au-dessus du village d’Oberwald, où M. Guyot les a signalées en premier lieu. Plus bas, on en retrouve des traces, de distance en distance, jusqu’à Viesch, partout où la roche est de nature à maintenir les effets du poli : j’en ai observé, entre autres, de très-caractéristiques dans la vallée de Viesch (Pl. 9). Même dans les environs de la ville de Louèche, on rencontre encore quelques traces de roches polies, qui sont sans doute dues à la plus grande extension des glaciers de la vallée de Lœtsch. Plus bas encore on les retrouve aux environs de Martigny. Mais dans toute la vallée du Rhône elles ne sont nulle part aussi bien conservées que près de Pissevache, au-dessus du village d’Évionnaz et aux environs de Morcles, où les roches granitiques sont généralement moutonnées.

Dans la vallée d’Oberhasli, les surfaces polies se laissent poursuivre sans interruption notable depuis l’issue du glacier jusqu’à Meiringen. Les parois du cirque dans lequel est situé l’hospice du Grimsel, sont polies depuis leur base jusqu’à leur sommet, à tel point que l’on a été obligé de hacher des sillons dans le granit pour empêcher les chevaux de glisser. Plus loin, en longeant le cours de l’Aar, on distingue encore, à la lunette, ces mêmes polis jusqu’au sommet des plus hautes cimes. Les flancs du Sidelhorn en sont