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pourvus en beaucoup d’endroits. En faisant, cette année (1840), l’ascension de cette montagne, j’ai mesuré la hauteur de plusieurs de ces surfaces que j’ai trouvé être de près de 8 000 pieds, c’est-à-dire de plus de 2 590 pieds au-dessus du fond de la vallée. À l’Abschwung (Pl. 14, voyez la planche au trait), on en découvre encore à des niveaux plus élevés. Enfin il n’est personne qui, en montant au Grimsel, n’ait été frappé d’étonnement à la vue de cette vaste surface, polie comme le plus beau marbre, que l’on rencontre au-dessus de la Handeck, et qui porte dans la vallée le nom de Hœllenplatte. Je l’ai représentée, Pl. 15, afin de faire voir la ressemblance frappante de ces surfaces polies des Alpes avec celles que l’on rencontre dans le Jura. Les dômes arrondis au-dessus de la chute de la Handeck (Pl. 16) ne sont pas moins dignes d’attention, à cause de leur forme et de leur position extraordinaires. Il suffit de les avoir vus pour être convaincu que l’eau ne saurait les avoir occasionnés.

Toutes ces surfaces ne sont pas seulement unies et polies, elles présentent aussi les mêmes sillons et les mêmes raies que l’on observe sous les glaciers actuels. M. Mousson, dans son ouvrage sur la géologie des environs de Baden[1], mentionne particulièrement les

  1. Geologische Skizze der Umgebungen von Baden im Canton Aargau, von Alb. Mousson. Zurich 1840, p. 90.