Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/268

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une position telle, qu’on ne peut guère supposer qu’elle ait été creusée par le torrent qui y coule maintenant. Les puits des géans en Suède, qui de tout temps ont si fort préoccupé les physiciens, seraient-ils peut-être de semblables creux de cascades des anciens glaciers du Nord ?

Malgré les nombreuses courses que j’ai faites en vue d’étudier sur la plus grande échelle possible les phénomènes que je viens de décrire, je ne puis cependant pas encore lier tous les faits que j’ai observés de manière à en former un réseau sans lacunes, embrassant tout le sol de la Suisse. La vie d’un homme ne suffirait point à un pareil travail ; je me bornerai pour le moment à signaler encore quelques faits observés à des distances plus ou moins considérables de ceux que je viens de décrire, afin de faire du moins entrevoir la généralité du phénomène dont il s’agit dans les autres parties de la Suisse qui se rattachent à la chaîne des Alpes.

Le phénomène des blocs erratiques est connu partout dans l’intérieur des vallées alpines. Il a été décrit par MM. de Saussure[1] et A. DeLuc[2] pour les Alpes de Savoie ; par MM. de Buch[3] et de Charpen-

  1. De Saussure, Voyages dans les Alpes.
  2. A. DeLuc, Voyages géologiques, Mémoires de la Société de physique de Genève, vol. 5.
  3. Léop. de Buch, Mémoires de l’Académie de Berlin pour 1815. Leonhard Taschenbuch, 1818, p. 458.