Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/280

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du Jura. Ici, les blocs sont répartis par zones, en face des débouchés des grandes vallées alpines. M. de Buch a même affirmé que ces zones présentaient une courbe régulière, dont le point culminant serait dans le plan de la plus grande impulsion qui a transporté les blocs là où ils se trouvent maintenant, et dont les côtés s’abaisseraient dans la direction de la chaîne à l’est et à l’ouest, à mesure que l’on s’éloigne de ce point. Mais cette prétendue disposition par zones arquées est loin d’être aussi générale et aussi constante qu’on l’a prétendu. Les plus grandes accumulations de blocs correspondent bien plutôt aux mouvemens du terrain sur lequel ils reposent. On sait que la pente méridionale du Jura présente une série de gradins plus ou moins prononcés, correspondant, pour la plupart, à des horizons géologiques, mais dont le niveau absolu n’est pas partout le même pour les mêmes horizons. Le premier de ces étages comprend les rives des lacs de Neuchâtel et de Bienne, au-dessus desquels la molasse forme quelques plateaux peu élevés ; tels que la plaine de Bevaix, celle qui domine Grandson, celle au-dessus de Neuveville, et plusieurs autres. Les crêts néocomiens et le petit vallon de marne bleue qui est sous-jacent forment un second étage très-distinct ; puis l’étage supérieur du portlandien, avec ses marnes, se détache, comme troisième niveau, des couches coralliennes inférieures, qui s’élèvent jusqu’aux sommets des chaînes et forment les pentes les