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dessus du Landeron (voy. Pl. 17), celles qu’on remarque à la surface du portlandien, sur la lisière des vignes et de la forêt, dans les environs de Saint-Aubin, sous les murs de la Route-Neuve, et au-dessous de Concise.

Dans les dépressions du sol, comme au Plan, la direction des stries contraste avec celle des pentes régulières ; au lieu de se rattacher à la marche générale de la glace, elles indiquent des mouvemens latéraux déterminés par le relief du sol. On les observe alors aussi bien sur les tranches latérales des couches que sur leur tête, et on les voit traverser toutes les inégalités, comme sur les roches moutonnées des Alpes.

Ces roches polies et striées ne sont pas seulement propres aux pentes du Jura, on les retrouve également à leur pied, au fond de la grande vallée suisse, partout où le sol est calcaire, par exemple, au pied de la colline de Chamblon, près d’Yverdon. J’insiste sur ce point, parce qu’il prouve que l’on ne saurait attribuer les stries des roches polies à l’action de glaces flottantes qui n’auraient eu aucune prise sur le fond des vallées. Je les ai de même retrouvées avec tous leurs traits caractéristiques dans les vallées intérieures du Jura, au nord-est de Bellegarde, dans la vallée de Chézery et dans la vallée du lac de Joux. En revanche, je ne les ai jamais rencontrées dans le fond des petites vallées longitudinales abritées par les abruptes des différentes ceintures de couches dont se com-