Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/301

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posent nos chaînes, ni sur l’escarpement même de ceux de ces abruptes qui sont tournés vers la montagne ; tandis que j’en ai remarqué sur plusieurs abruptes tournés vers les Alpes, par exemple, le long de la nouvelle route entre Saint-Aubin et le château de Vaumarcus. Toutes ces roches polies présentent les mêmes caractères que celles des Alpes ; cependant la différence minéralogique des roches des deux chaînes, et celle, bien plus grande encore, des accidens orographiques, leur donne une apparence extérieure particulière. Les flancs du Jura suivant généralement la pente des couches, les surfaces polies planes y sont bien plus fréquentes que dans les Alpes ; les roches moutonnées, au contraire, ne s’observent dans le Jura que là où les têtes de couches ont subi l’action polissante des glaces sur de grandes étendues ; par exemple, près du tirage de Saint-Blaise. Dans les Alpes, c’est l’inverse : les roches moutonnées sont beaucoup plus fréquentes que les surfaces unies, et cela se conçoit ; des roches aussi accidentées que celles qui forment les parois des vallées alpines présentent rarement de grandes surfaces régulières, tandis que toutes les conditions nécessaires à la formation des dômes arrondis et entrecoupés de dépressions se trouvent fréquemment réunies.

Je ne pense pas que personne puisse confondre les surfaces polies des pentes du Jura avec les polis que présentent souvent les salbandes des failles et les