Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/335

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successives que la terre a subies, et qui, liées entre elles de manière à ce que les suivantes apparaissent constamment comme un résultat de celles qui l’ont précédé, ont fini par amener l’ordre de choses établi maintenant sur notre planète. La surface de notre terre n’a point été simplement la scène sur laquelle les milliers d’êtres qui l’habitent et qui l’ont habitée jadis, sont venus jouer tour à tour leur rôle. Il existe entre elle et les êtres organisés qui l’ont peuplée, des rapports bien plus intimes ; on peut même démontrer que la terre s’est développée à raison d’eux. C’est ce que m’ont dit toutes mes recherches paléontologiques, et c’est ce que je chercherai à démontrer en exposant, dans mes autres ouvrages, les résultats généraux auxquels ces recherches m’ont conduit.

Ces considérations nous mèneraient naturellement à rechercher quel a été l’état primitif de la planète que nous habitons, et à passer en revue les révolutions qu’elle a subies. Heureusement nos connaissances sur ce sujet sont assez avancées pour qu’on puisse affirmer sans trop d’incertitude, que la terre a passé par l’état d’une masse incandescente en fusion, qui s’est refroidie au point de pouvoir s’entourer d’un océan liquide et d’une atmosphère : dès lors il s’est formé des dépôts stratifiés ; des êtres organisés ont peuplé les eaux et la surface de la terre ; mais de temps en temps des éruptions de l’intérieur sont venues interrompre la marche régulière de ces phénomènes, en modifiant le