Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/338

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éprouvés, mais rentrant dans la série des oscillations qui ont amené la terre d’un état d’incandescence générale à sa température actuelle.

J’admets donc que les grandes oscillations que la température du globe a subies sont un phénomène général ; que les plus grands froids ont terminé chaque époque géologique ; que la formation de grandes nappes de glace, dont les blocs erratiques rappellent en partie l’étendue, a précédé le soulèvement des Alpes, et que c’est à la suite de ce soulèvement, lorsque la température se fut relevée, que les glaces ont commencé à se mouvoir dans le sens de la pente des Alpes au Jura ; qu’elles se sont retirées plus tard dans l’enceinte des Alpes, et ont fini par y former des masses distinctes avec des bords limités par les vallées, le long desquelles se sont alignées les moraines proprement dites.

Quant à la formation de ces grandes nappes de glace, voici comment on pourrait l’expliquer. Lorsque la terre s’est refroidie, les régions polaires ont dû être le point vers lequel toute la masse d’eau vaporisée dans les régions méridionales venait se condenser et se précipiter sous la forme de pluie, de grêle et de neige, qui ont dû durer aussi long-temps que l’abaissement de la température. Il en est nécessairement résulté des accumulations immenses de neige et de glace sous lesquelles les êtres organisés de l’époque ont été ensevelis. La puissance de cette