Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/34

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Pour se faire une juste idée de la nature des glaciers, il importe donc avant tout de connaître leur origine, les modifications qu’ils subissent dans leur cours, l’influence qu’exercent sur eux les agens extérieurs, et la manière dont ils agissent eux-mêmes sur les corps environnans. Afin d’en faciliter l’intelligence, j’ai ajouté à mon ouvrage un recueil de planches représentant les glaciers aux différentes phases de leur développement et dans leurs formes les plus diverses. La plupart de ces vues sont empruntées à la chaîne du Mont-Rose, qui présente à cet égard la plus grande variété de phénomènes. En effet, sous le rapport de l’intérêt scientifique comme sous le rapport pittoresque, le Mont-Rose l’emporte de beaucoup sur tous les autres grands massifs des Alpes. Ses nombreuses cimes, qui approchent toutes à-peu-près de la hauteur du Mont-Blanc, et dont quelques-unes, entre autres le Mont-Cervin, sont remarquables par leur forme hardie et élancée ; ses glaciers se réunissant au nombre de cinq, six et même huit dans un lit commun, et formant ainsi des fleuves de glace d’une vaste étendue ; ses nombreuses vallées qui viennent toutes aboutir au massif central, et dont le caractère, ainsi que celui de leurs habitans est de nature à exciter un vif intérêt ; enfin les traces nombreuses d’un vaste réseau de glaciers recouvrant autrefois toutes ces contrées, tout cela forme un ensemble des plus instructifs, digne à un haut point de