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CHAPITRE IV.

DE L’ASPECT EXTÉRIEUR DES GLACIERS.


Quoique l’aspect massif des glaciers soit de nature à faire naître l’idée d’une certaine stabilité, cependant rien n’est plus mobile et plus changeant que leur surface. Lorsqu’on visite un glacier que l’on n’a pas vu depuis un certain nombre d’années, on est tout étonné de le trouver singulièrement changé. Tel endroit qui vous aura présenté une surface sillonnée de filets d’eau, ou accidentée de creux et de bassins, sera à peu près uni ; tel gros bloc que vous aurez observé en tel endroit aura disparu ; telle crevasse que vous aurez franchie à grand peine, se sera refermée ou bien aura changé de place ; tout en un mot porte ici l’empreinte de la mobilité et du mouvement sous l’apparence de l’immobilité. Des changemens très-notables s’opèrent souvent dans l’intervalle d’une seule année et même d’une saison à l’autre. Les voyageurs de même que les montagnards racontent à cet