Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/56

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égard une foule de faits très-intéressans ; et nous verrons plus bas, en traitant des nombreux accidens que présentent les glaciers, que leur surface se modifie d’un jour à l’autre, du matin au soir et du soir au matin. Cette frappante mobilité dépend d’une part de la structure diverse de la glace dans les différentes parties du glacier, d’autre part de l’influence des agens atmosphériques. L’on conçoit par avance que la surface du névé, telle que nous l’avons décrite, soit complètement différente de celle du glacier dans sa partie inférieure, l’une étant grenue et plus ou moins incohérente, tandis que l’autre est très-dure et très-compacte. L’on comprend également que le glacier ne puisse pas avoir la même apparence lorsqu’il pleut et lorsque l’air est très-sec.

Mais une cause toute particulière de la variété d’aspect des glaciers c’est la neige. Il suffit que, par une nuit d’été, la température baisse au dessous de 0° et qu’un vent saturé de vapeur d’eau vienne à s’élever, pour qu’aussitôt le glacier se recouvre d’un tapis uniforme de neige. L’on a souvent alors de la peine à retrouver le lendemain les endroits que l’on a observés et étudiés la veille. Dans les régions inférieures, cette neige d’été ne persiste pas long-temps, et souvent le soleil du matin suffit pour la faire disparaître. Celle qui tombe dans les hautes régions est plus résistante, et l’on remarque qu’elle se fond en général d’une manière très-inégale. Il n’est pas rare