qui ne voient dans ces teintes bleues que le reflet du firmament, ne saurait être prise en considération. Il suffit d’avoir vu des glaciers conserver pendant plusieurs jours consécutifs leur belle couleur par un ciel couvert, pour être assuré qu’elle est indépendante de l’azur du ciel. Tout ce que l’on peut dire à cet égard, c’est qu’elle est moins brillante par les jours sombres que par les jours sereins. D’ailleurs comment expliquerait-on un reflet vert de l’azur du firmament ?
Les teintes des glaciers sont donc des teintes naturelles, inhérentes à la nature même de leur glace, et elles sont, comme nous l’avons dit, d’autant plus intenses, que la glace est plus compacte et forme des masses plus considérables : c’est même une condition essentielle pour la rendre appréciable ; car un fragment de glace détaché des parois d’une crevasse où les teintes sont très-intenses sera parfaitement incolore, absolument comme un verre d’eau puisé dans un de nos lacs suisses.
Il est évident que ces teintes sont le résultat d’influences locales, car autrement elles devraient être uniformes dans tous les glaciers : au lieu de cela nous avons vu qu’elles varient considérablement dans leurs nuances, absolument comme les rivières, les fleuves et les lacs, mais avec cette différence, que l’on peut assigner diverses causes aux variations de ces derniers, telles que la nature des plantes qui croissent sur leurs bords ou même sur leur fond, tandis qu’il n’en