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LA MADONE DE MAILLERAS

du chemin, ramassant des fleurs encore couvertes de rosée, poursuivant les papillons, puis revenant taquiner un moment sa sœur, qui paraissait songeuse et peu sensible à la gaieté répandue dans la nature par cette belle matinée d’été. Quand ils arrivèrent au château, madame d’Aimant et Marie allaient partir. Marie paraissait triste et souffrante ; elle passa une médaille au cou de Jean, en lui recommandant d’aimer bien le bon Dieu et d’obéir à son père et à sa sœur ; elle embrassa Lizzie et lui demanda de prier pour elle. Puis elle monta en voiture, et Jean et Lizzie reprirent le chemin de leur maison, tous deux le cœur gros de cette séparation qui leur enlevait leur meilleure amie.

Heureusement, à cet âge, le chagrin dure peu, et Jean, qui recouvra bientôt sa gaieté, fit de bonnes parties de jeu, grâce à la grosse balle qui lui avait été donnée. Quand venait le soir, et que Lizzie avait fini son ouvrage, la jeune fille, dont le caractère était vif et gai, jouait quelquefois avec lui. Puis, lorsque Jean, fatigué de ses bonds et de ses courses, sentait la fatigue le gagner, il s’asseyait quelques moments entre son père et sa sœur, et l’on parlait souvent de la petite demoiselle