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LA MADONE DE MAILLERAS

et des nouvelles qui arrivaient au château.

Ces nouvelles n’étaient guère bonnes. Marie n’avait pas supporté sans beaucoup de fatigue le long voyage qu’elle avait dû faire pour arriver à la ville d’eaux dans laquelle le médecin l’envoyait. Quelques jours après, on écrivait qu’elle était de moins en moins bien, qu’elle demandait à revenir à Pontmay, qui était son séjour de prédilection ; mais qu’il fallait attendre, parce qu’elle était trop souffrante.

Cette petite vie si courte s’épuisait déjà, et la maisonnette de Mailleras était attristée par la crainte d’un malheur. Du reste, Marie envoyait dans chaque lettre un bon souvenir à ses amis. Lizzie en était reconnaissante ; elle allait souvent au château demander si on avait reçu des nouvelles ; mais chaque missive augmentait ses appréhensions. Quant à Jean, qui ignorait encore que la mort fauche aussi bien les têtes blondes que les têtes couronnées de cheveux blancs, il était loin de s’attendre à la triste nouvelle que sa sœur dut lui apprendre le jour où on reçut une lettre entourée de noir, disant que l’ange avait pris son vol vers le ciel.

Le départ de Marie lui avait fait bien de