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LA MADONE DE MAILLERAS

mort de Marie. La vie se passait doucement pour Lizzie, qui trouvait à employer utilement ses journées dans les occupations du ménage et dans les soins dont elle entourait son père et son frère.

Celui-ci continuait à aller à l’école, où il se faisait remarquer par son assiduité et son application. Ni l’un ni l’autre, du reste, n’avaient de grandes liaisons dans le village. Leur petit intérieur et sa joie tranquille leur suffisait, et la grande récréation de Lizzie, c’était, le dimanche ou lorsqu’elle avait un moment de liberté, de se promener avec son père et Jean. Quant à ce dernier, il préférait aux jeux bruyants des gamins du village le crayon et le papier, qui lui servaient, quand il n’était pas à l’école, à représenter tout ce qui lui tombait sous les yeux.

Un jeudi, jour de congé pour lui, il s’était éloigné de la maison pour essayer de dessiner un paysage qui lui plaisait particulièrement, et qu’il avait déjà représenté sans grand succès jusque-là. Il s’en allait cheminant seul, son crayon dans sa poche et son cahier sous son bras. Lizzie lui avait recommandé de ne pas trop s’attarder ; elle