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LA MADONE DE MAILLERAS

fant en secouant la tête ; mais je voudrais bien savoir, moi aussi,

— Qui voudrais-tu représenter ?

— D’abord, ma sœur Lizzie ; et puis… ajouta l’enfant en hésitant, une autre encore.

— Et qui cela ? » demanda curieusement le peintre.

Jean releva la tête, et, les regards perdus dans l’espace, il dit :

« Oh ! une autre, Monsieur, un ange, une petite sainte ! la demoiselle du château dont vous apercevez les tourelles qui se perdent là-bas dans cet horizon bleu.

— Comment est-elle ? reprit le peintre étonné, et étudiant sur la physionomie expressive de l’enfant l’émotion qui venait de s’y faire jour.

— Il y a longtemps déjà, répondit Jean, qu’elle est au ciel ; mais je me souviens de ses traits, et il me semble que si ma main était assez habile, ma mémoire serait fidèle. »

Et Jean fit au peintre une longue et enthousiaste description de la petite Marie, telle qu’il l’avait connue et telle qu’il l’avait vue