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LA MADONE DE MAILLERAS

on s’était servi pour les faire, et, pendant les longues heures qu’il passa près du peintre, celui-ci lui expliqua les premiers éléments du dessin et de la peinture. Malheureusement, le tableau était fini, et le complaisant artiste allait continuer ses explorations dans une autre partie du pays.

Un soir, la veille de son départ, il arriva à la maison du père de Jean et lui dit simplement :

« Voulez-vous me confier votre fils ? Il a des dispositions très-rares pour la peinture ; j’en ferai un peintre sérieux, et comme il aime le travail, il parviendra. »

Monsieur Lannek (c’était le nom du peintre) était un homme franc et loyal, un peu brusque peut-être. Il s’était attaché à Jean durant les longues heures qu’ils avaient passées ensemble en face de la nature, et il avait depuis deux ou trois jours formé la résolution de l’emmener avec lui et de se l’attacher si ses parents voulaient y consentir.

En entendant ces paroles, Lizzie devint pâle. Jean, qui ne pensait qu’à la peinture, sauta de joie.

« Oh ! père, je t’en prie ! » dit-il.

Le père hésitait ; il regardait successive-