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LA MADONE DE MAILLERAS

ment la figure ouverte du peintre et l’air heureux et suppliant de son fils.

Lizzie prit la parole :

« Père, il n’a pas fait sa première communion ; il doit la faire au pays, n’est-ce pas ?

— C’est vrai, répondit le père, heureux de trouver un moyen de refuser la séparation qu’il redoutait ; nous ne pouvons le laisser partir maintenant. »

Monsieur Lannek garda un instant le silence. Jean le regardait avec anxiété ; l’enfant était partagé entre l’envie de profiter d’une si belle occasion et le regret de quitter Lizzie et son père.

Enfin le peintre reprit la parole :

« Réfléchissez ; je n’ai point d’enfants, il sera bien soigné par ma femme, et il recevra avec nous une éducation qu’il vous serait impossible de lui donner ici.

— Cela ne se peut pas, dit le père en voyant couler deux larmes sur les joues fraîches de Lizzie, qui pensait avec désespoir qu’il allait falloir confier à d’autres la joie de soigner son frère, qu’elle aimait comme un fils.

— Quand doit-il faire sa première communion ? demanda M. Lannek en insistant.