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LA MADONE DE MAILLERAS

n’est-ce pas ? D’ailleurs, regardez-le ! Il le désire ardemment. »

La brave enfant plaidait une cause dont le succès lui déchirait le cœur ; mais l’amour qu’elle portait à son frère l’avait rendue assez forte pour un tel sacrifice. Le père, qui suivait en tout les avis de Lizzie, voyant qu’elle consentait au départ de Jean, jugea que, sans doute, ce départ offrait de grands avantages. Il dit donc à l’artiste :

« Je vois, Monsieur, que nous devons accepter avec reconnaissance l’offre généreuse que vous nous faites. Dans deux mois, quand vous reviendrez, notre Jean aura fait sa première communion, et nous pourrons vous le confier ; mais vous me promettez d’en faire un honnête homme et un bon chrétien, tout autant, et plus même, qu’un bon peintre ?

— Pour cela, répondit M. Lannek, qui était un homme sérieux, je puis vous en répondre. Je veillerai sur lui comme s’il était mon enfant, et ma femme, qui est une sainte femme, se chargera de grand cœur de lui continuer les bonnes leçons qu’il a reçues de sa sœur. »

Sur ces paroles, l’artiste leur dit adieu, et le lendemain il quittait Mailleras pour