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LA MADONE DE MAILLERAS

— Oh ! oui, bien longtemps ! répondit sa sœur en soupirant.

— Mais je reviendrai l’année prochaine, » dit Jean, auquel l’idée du retour faisait plus facilement accepter la séparation.

Enfin, le jour de la première communion arriva ; Jean, préparé par sa sœur, qui y avait apporté tous ses soins, la fit de son mieux. Lizzie pleura bien fort pendant cette émouvante cérémonie, en pensant que son cher enfant allait s’en aller loin d’elle ; mais elle le confia à Dieu, qui permettait cette séparation, et qui, pensait-elle, saurait bien la remplacer près de Jean. Quant à celui-ci, il s’absorba dans le devoir qu’il accomplissait, et dans la joie pure de ce jour, qui lui laissa d’ineffaçables souvenirs, et aux touchantes impressions duquel il dut sans doute la grâce de marcher plus tard droit dans la vie qui lui fut ouverte, sans oublier ni Dieu ni sa famille.

Quelques semaines après, M. Lannek arriva dans le pays, et se rendit chez Lizzie pour voir si on était toujours décidé à lui confier Jean. Les préparatifs du départ furent bien vite faits ; Lizzie entassa dans la petite malle de son frère tout ce qu’elle pensa